Penser l'Afrique autrement
Il y a bien longtemps que je me suis juré de ne rien voir, rien entendre, ni dire sur l'Afrique. Bien longtemps que je me suis pas intéressé à ce continent car tout ce qui s'y passe m'écoeure . L'Afrique, ce petit " paradis " du monde , riche en ressources premières voit sa population s'envoler comme un essaim d'abeille. Personne ne veut y rester, du moins faire carrière sous prétexte que les dirigeants sont habités du syndrome de narcisse.
Je voudrais ici revenir sur ce qui s'est passé à Nice en fin de cette semaine : le 25e sommet France- Afrique. Encore un sommet de plus organisé par la France pour dire des choses aux gouvernants africains ; comme si l'Afrique n'est pas encore mûre pour prendre son destin en mains ; comme si ces " rois fainéants " qui la dirigent ne pensent que à s'éterniser. Les 51 chefs d'états et gouvernements présents se sont prêtés au jeu du président français . Certains pays sont venus comme simples " convoqués " ( la honte ) et pourtant la France , du point de vue du droit constitutionnel , a les mêmes prérogatives que le Malawi ou le Zimbabwe. Pourquoi ce complexe ? Fallait-il venir en France pour régler les différents problèmes que connaissent le continent ? Ne dit-on pas chez nous que le linge sale se lave en famille ? Aucun pays n'est à l'abri de la crise - financière puis économique - qui affole, de ses coups de savate, la fourmilière mondiale. Nous savons tous qu'elle redessine un nouvel ordre économique . Elle montre au monde, surtout à l'Afrique qu'elle peut s'en sortir sans l'aide des pays voisins, et, au beau milieu de ses mutations, il faut tenir bon.
Autre point essentiel de ce sommet, c'est sans nul doute l'avènement des festivités que proposent d'organiser la quasi-totalité des pays africains francophones : Le cinquantenaire de leur indépendance. Au regard de ce qui filtre, doit-on continuer de dire que nos pays sont indépendants ? En vérité, ce que veulent certains , seraient de défiler le 14 Juillet aux côtés des troupes françaises, histoire de tirer le bilan de ces cinquante années de transfert de compétences - c'est avec mauvaise foi que je n'ai pas utilisé le mot indépendance ici ; cela s'explique - entre la France et l'Afrique. C'est dire si l'Afrique n'est pas prête de se lever par l'effort et de continuer toujours à jouer cette politique de " la main tendue ". Samir Amir n'a dit-il pas dit " l'Afrique est le poumon du monde " , donc capable de s'oxygéner sans l'aide extérieure.
Le 25e Sommet France-Afrique a vécu. Il faut retenir de cette rencontre que la France n'est plus chez elle en Afrique , mieux elle a perdu le monopole d'autrefois. Mais elle est en perpétuelle concurrence directe avec la Chine, l'inde, le Brésil . En fait , la France doit changer de méthode, créer des nouveaux rôles à inventer.
Comme l'a souligné Alain DUHAMEL ce matin , éditorialiste sur RTL , " un peu d'indifférence contribue parfois à l'apaisement ". j'ajouterais, un peu d'indifférence contribue parfois au respect.
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