Aux oubliés de la première heure
Est-ce qu'il fallait seulement attendre ce jour, 1er Novembre pour te dire toute ma reconnaissance, sans exception dans ce coeur qui ne fait pas son Fort Chabrol. Si le glas des souvenirs disparaît , symboliquement , ce que je garde de toi est l'allégresse d'une main tendue. Jamais ton amour aux autres plongeait dans l'agonie . Et pourtant , à cette époque, l'expérience quotidienne n'en finissait pas de montrer que tout était difficile chez nous , dans notre maison. La peur du lendemain laissait s'installer le doute, avec une montagne des dettes , une pyramide des cris.
Ma chère Léa TCHIAPY, aujourd'hui, c'est ton jour - un peu comme le 25 décembre pour les vivants ! - et j'ai décidé de te dédier ce post car depuis que t'as quittée la maison des vivants, mes pensées sans cesse s'envolent vers toi. Déjà , pour que j'accepte ton départ, j'ai dû abjurer l'exception de mes croyances religieuses qui m'enseignent que " laissez les morts , enterrez les morts ". Aujourd'hui , j'abjure de même ce caractère pudique qui m'enveloppe - cela constitue une autre exception de ma personne - pour te dire combien je pense à toi malgré le temps et la durée.
Ma chère Léa, je viens par la pensée fleurir ta tombe , avec des roses vertes et bleues qui ne poussent que dans mon jardin. Sur ta tombe, on pourra lire ce sonnet que j'avais écrit pour toi !
C’était un soir
Nous étions autour d’une bougie
Comme si nous faisions la magie
Et tout était noir
C’était une nuit de gloire
Qui restera telle une effigie
Même si je n’ai plus d’énergie
Dans ma tendre mémoire
C’était le plus beau jour
En moi demeurera toujours
Beau tel une rose
C’était une nuit terrible
Plus gaie qu’horrible
Ressemblant à une apothéose.
Brazzaville, Janvier 1999.
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Fridolin Delmach MAKOSSO